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Matières premières: le cuivre proche d'un record, l'or brille, le sucre fond (REVUE HEBDO)

Le prix du cuivre a grimpé sur la semaine au London Metal Exchange, s'approchant de son record grâce une forte demande tirée par la transition énergétique, face à une offre sous pression.

Le cuivre a touché vendredi 10.719 dollars la tonne sur la Bourse des métaux de Londres (LME), s'approchant de son record historique à 10.845 dollars atteint en mars 2022, au moment de la flambée générale des cours des matières premières qu'avait causée la guerre en Ukraine.

"L'investissement à long terme dans le cuivre continue de se développer", explique Ole Hansen, de chez Saxobank, évoquant "une augmentation de la demande liée à l'électrification du monde" et un "secteur minier qui a du mal à augmenter sa capacité pour répondre à cette demande".

L'analyste rappelle que "l'ouverture d'une nouvelle mine est incroyablement coûteuse et peut facilement prendre plus de dix ans entre la découverte et la production" de métal, ce qui explique les tentatives d'acquisitions comme celle du groupe BHP de racheter Anglo Americain.

Des véhicules électriques aux panneaux solaires en passant par les éoliennes: la demande verte pour la transition énergétique porte en effet le métal, dont le cours s'est envolé de près de 25% depuis janvier.

"Une forte hausse du cuivre peut être un signe de vigueur de l'économie mondiale", rappelle Kathleen Brooks de XTB, une importante demande étant d'ordinaire corrélée à la croissance économique mondiale.

"Le boom du cuivre s'inscrit également dans le cadre de l'engouement pour l'intelligence artificielle", souligne aussi l'analyste, le métal étant aussi utilisé dans les technologies liées à l'IA.

Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris) sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 10.708 dollars vendredi, contre 10.004 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

- L'argent et l'or brillent -

L'once d'or a également fusé sur la semaine, s'approchant aussi de son record historique, portée par la baisse de l'inflation aux Etats-Unis ouvrant la porte aux baisses de taux d'intérêt de la Fed.

"La baisse de l'indice des prix à la consommation aux États-Unis a permis à l'or de se rapprocher de son plus haut niveau historique", commente Han Tan, analyste chez Exinity.

Mercredi, l'inflation aux Etats-Unis a en effet été conforme aux attentes des analystes, et en repli, confortant les investisseurs dans leurs anticipations sur une première baisse des taux directeurs de la Banque centrale américaine pour septembre.

Or des taux moins élevés réduisent le rendement du dollar et des obligations d'Etat, favorisant en conséquence les métaux précieux, l'or en particulier, en tant que valeur sûre concurrente du billet vert.

L'once d'or s'échangeait à 2.407,11 dollars, contre 2.360,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

L'argent profitait également de la dynamique, touchant vendredi son plus haut prix en plus de 11 ans, à plus de 30,81 dollars l'once.

Le prix du métal profitait aussi d'un "investissement solide et une demande industrielle" forte, selon les analystes d'IG.

- Le sucre fond -

Les cours du sucre ont plongé sur la semaine, plombés par une importante production de sucre en provenance du Brésil et une production croissante en Inde, les deux premiers pays producteurs mondiaux.

"De nouvelles données en provenance du Brésil, qui indiquent un fort démarrage de la saison de production 2024/25, pèsent sur les prix", résume Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

Les cours du sucre évoluent ainsi à leurs plus bas niveaux depuis septembre 2023 à Londres, et octobre 2022 à New York.

L'association industrielle nationale brésilienne Unica affirme que 61% de cannes à sucre en plus ont été broyées pour les deux dernières semaines d'avril dans les usines de la principale région de culture du pays par rapport à la même période l'année dernière.

M. Fritsch note également que par rapport à l'an dernier, une plus faible part des récoltes est transformée en éthanol au Brésil, laissant plus de place à la production de sucre.

Habituellement, un prix élevé du pétrole et des carburants incite les producteurs à transformer une partie de leur récolte en éthanol, ce qui réduit la quantité de sucre sur le marché et fait monter les cours. Mais les prix actuels rendent la production d'éthanol à partir de sucre moins intéressante, n'incitant plus autant les producteurs à privilégier l'éthanol.

Ailleurs, "les estimations de la production indienne sont de plus en plus élevées", même si toujours inférieures à celles des dernières années, note Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 18,16 cents, contre 19,30 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août également valait 536,16 dollars contre 569,30 dollars le vendredi précédent à la clôture.