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Les constructeurs automobiles confrontés au manque de matières premières pour les batteries électriques

Les grands constructeurs automobiles européens tels que Volkswagen VOW, Daimler (DAIGn.DE) et Stellantis (STLA.MI) risquent d'être confrontés à un défi encore plus important que l'approvisionnement en batteries dans leur transition vers l'électrique: trouver suffisamment de matières premières pour leur production.

Les difficultés pour s'approvisionner en lithium, nickel, manganèse ou cobalt pourraient ralentir le passage à la voiture électrique, rendre les véhicules plus chers et menacer les marges bénéficiaires des entreprises.

Les annonces de nouvelles usines de batteries se sont multipliées récemment, l'incubateur européen EIT InnoEnergy ayant déjà recensé près de 50 projets dans l'UE, dont ceux de Volkswagen et Daimler.

Mais le principal défi réside toutefois dans l'approvisionnement en matières premières.

Le cabinet Benchmark Mineral Intelligence (BMI) évoque "la grande déconnexion des matières premières", soit des investissements élevés dans les usines de batteries, mais des investissements insuffisants dans l'extraction.

En un an, le prix du carbonate de lithium, qui provient principalement d'Australie et du Chili, a plus que doublé, explique Caspar Rawles, analyste chez BMI, et pour le cobalt, dont les plus grands gisements se trouvent en République démocratique du Congo, une augmentation du prix est également attendue.

DES RESSOURCES LOCALES

Face aux risques liés à une augmentation des prix des importations, une réponse consisterait à investir dans l'extraction de matières premières en Europe, le lithium étant particulièrement disponible.

La start-up Vulcan Energy a signé en août un accord pour fournir Renault RNO en lithium obtenu à partir d'eau salée puisée en profondeur dans le sous-sol du Rhin, en Allemagne.

EIT InnoEnergy estime que d'ici 2030, l'Europe pourrait exploiter un quart des matières premières dont elle a besoin, et s'efforce donc de lever des fonds supplémentaires qui pourraient déclencher de nouveaux investissements.

Le recyclage est une autre option, mais les problèmes de qualité font que, actuellement, seuls 10 à 20% de la demande pourraient être satisfaits par des matériaux recyclés, explique Ilka von Dalwigk, d'EIT InnoEnergy.

"Les enjeux sont considérables sur le plan économique et écologique", reconnaît Daniel Harrison, analyste automobile chez Ultima Media, pour qui la Commission européenne et les pays de l'UE devraient prendre des mesures, comme l'octroi d'aides supplémentaires pour l'exploration des réserves et le recyclage.

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