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La BCE constate un risque de montée des créances douteuses en zone euro

Les banques de la zone euro pourraient se trouver confrontées à une augmentation des créances douteuses en raison de l'impact de l'inflation et de la remontée des taux d'intérêt sur le revenu des ménages, notamment les plus pauvres d'entre eux, constate la Banque centrale européenne (BCE) dans une étude publiée mardi.

L'inflation à deux chiffres dans de nombreux pays oblige les consommateurs à puiser dans leur épargne et ce mouvement risque de perdurer, la hausse des salaires étant bien inférieure à celle des prix, notamment pour les foyer dont les revenus sont les plus faibles, dont les dépenses d'alimentation et d'énergie représentent une part plus disproportionnée du budget total.

"L'impact simulé sur la qualité des actifs des banques à partir de la fin 2022 est marqué, même sur la base de niveaux de prêts non-performants (NPL) historiquement bas, avec une augmentation du ratio de NPL estimée à 80 points de base", précise la BCE dans un article de sa Revue de stabilité financière.

Le ratio de prêts à risque des banques de la zone euro ressortait à 2,35% à la fin du deuxième trimestre.

Les banques italiennes, portugaises, grecques et chypriotes sont les plus exposées à ce risque de détérioration de la qualité des portefeuilles de prêts alors que les françaises, les irlandaises et les luxembourgeoises pourraient figurer parmi les moins affectées, précise l'étude de la BCE.

Euro zone banks could see a surge in non-performing loans as inflation drains incomes
Thomson ReutersEuro zone banks to take hit from income drain

Le risque est très concentré sur les foyers à bas revenus car une augmentation de 10% du coût de la vie peut se traduire pour eux par une chute de 20% du pouvoir d'achat, contre -5% seulement pour les ménages se situant dans le milieu de la pyramide des revenus.

Le risque n'est donc pas de nature systémique puisque les foyers les plus menacés ne représentent que 13% de la dette bancaire des ménages dans la zone euro, contre 70% pour les foyers affichant les plus hauts revenus, qui ne sont pratiquement affectés par l'inflation.

"Le nombre de véritables défauts ne devrait augmenter que légèrement mais les risques à la baisse sur la qualité des actifs des banques sont en train d'augmenter, particulièrement dans les pays vulnérables", précise la BCE.

La remontée des taux des crédits immobiliers, liée à celle des taux directeurs de la BCE, pourrait aussi affecter la qualité des actifs bancaires mais ce mouvement sera sans doute plus lent, les prêts à taux fixe représentant une part importante du stock de prêts, poursuit l'étude.

"Les foyers à revenus plus faibles sont la principale source de défauts et l'augmentation des ratios de NPL pourrait varier d'un pays à l'autre", ajoute-t-elle.

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