Lors de ma précédente analyse, j'avais analysé l'économie canadienne et sa devise pour déterminer la position dans laquelle se place le Canada par rapport aux autres économies, mais aussi pour surveiller les flux monétaires. J'avais estimé que les flux quittaient le pays. La question est donc de savoir où ces flux se sont dirigés. Cette réflexion me mène, dans un premier temps, aux USA.
En effet, les investisseurs se désintéressent du Canada en raison de l'instabilité économique du pays. Ils sont à la recherche d'une économie qui pourrait leur offrir plus de rendement avec plus de stabilité. Le Canada rémunérant 3,25 % et les États-Unis 4,5 %, il pourrait alors être pertinent pour les investisseurs de se diriger vers les USA. Je vais donc chercher à comprendre si la situation économique américaine est stable, auquel cas une fuite des capitaux canadiens vers les États-Unis serait très intéressante. Voici les données économiques les plus importantes que j'ai analysées : la croissance du PIB a augmenté à 3,1 % depuis le premier trimestre 2024. Le chômage a, lui, baissé à 4,1 %, sachant que le plein emploi est compris entre 3,5 % et 4,5 %. Les non-farm payrolls ont augmenté à 256K , et les salaires ont également progressé de 5,8 %.
On retrouve donc un marché du travail en excellent état. Comme les dépenses des uns sont les revenus des autres, cela devrait profiter aux entreprises. Mais avant de tirer des conclusions, je continue avec les annonces économiques. Le composite PMI est en nette augmentation à 55,4 points, ce qui le place en territoire expansionniste, signe de la vigueur économique américaine. Les retail sales, elles, ont chuté à 0,4 % par rapport au précédent 0,8 %. Malgré cette chute, il faut garder en tête qu'elle reste positive et donc qu'elle continue de croître, mais simplement moins rapidement. L'épargne personnelle, elle, a chuté à 4,4 %, montrant ainsi que les Américains épargnent moins et dépensent plus.
Un marché du travail dynamique et une confiance des ménages ne peuvent être que bénéfiques pour l'économie américaine, même s'il faut faire attention aux pressions inflationnistes qui empêcheront la Fed de baisser le taux directeur lors de la prochaine réunion. Une inflation contrôlée et une économie stable sont excellentes pour le dollar américain, qui devrait continuer de s'apprécier.
D'un point de vue un peu plus technique, j'observe un discount sur les obligations à 10 ans avec une adjudication à 4,68 % et des rendements à 10 ans de 4,632 %, soit un discount réel de -1,03 % par rapport aux adjudications. Ce discount souligne le faible risque présent sur les obligations à 10 ans américaines. De plus, je remarque que les rendements à 10 ans sont corrélés fortement et positivement au DXY. Ainsi, une augmentation des rendements à 10 ans renforcera la valeur de la monnaie.
Contrairement au dollar canadien, où les rendements à 10 ans et le CXY sont corrélés négativement, le dollar américain présente des conditions favorables. J'observe également que la volatilité se situe sous la moyenne mobile, avec un spread qui se crée, ce qui pourrait annoncer un joli mouvement, normalement à la hausse sur le DXY.
On peut donc chercher à acheter le dollar américain et vendre le dollar canadien, ce qui formerait une première paire : USDCAD.