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Les Bourses mondiales crispées par l'emploi américain, le dollar et les taux obligataires s'envolent

Les marchés mondiaux ont terminé en berne vendredi, pris au dépourvu par les chiffres de l'emploi américain, qui laissent présager une pause dans le calendrier de baisse des taux de la Banque centrale américaine (Fed).

A New York, le Dow Jones a reculé de 1,63%, l'indice Nasdaq de 1,63% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 1,54%.

Sur le Vieux continent, Paris a terminé en baisse de 0,79%, Londres de 0,86%, et Francfort de 0,50%.

A tout juste dix jours du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les investisseurs ont digéré vendredi les créations d'emplois, qui ont de nouveau accéléré aux États-Unis en décembre, signe de la solidité de l'économie américaine.

Sur le dernier mois de l'année 2024, 256.000 emplois ont été créés, davantage que le mois précédent dont les chiffres ont en revanche été révisés en légère baisse (212.000 contre 227.000 initialement), ramenant le chômage à 4,1% (-0,1 point), selon les données officielles publiées vendredi par le département du Travail.

Les analystes tablaient au contraire sur un ralentissement des créations d'emploi et un taux de chômage stable, selon le consensus publié par Briefing.com.

"Les investisseurs y ont vu un signe supplémentaire que la Fed ralentira les baisses de taux d'intérêt en 2025", a commenté auprès de l'AFP Sam Stovall, de CFRA.

La Fed suit en effet à la loupe les chiffres de l'emploi, car ses missions sont d'assurer à la fois la stabilité des prix et le plein emploi.

Tant que l'emploi reste solide, elle peut continuer à se concentrer sur la lutte contre l'inflation, qui n'est toujours pas revenue au niveau espéré de 2%, son objectif de long terme.

La majorité des analystes s'attend à deux baisses de taux en 2025, comme l'a laissé penser l'institution fin 2024, mais "plutôt sur le deuxième semestre", a précisé Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie de marché de Natixis IM, interrogé par l'AFP.

Dans ce contexte, les taux obligataires ont encore augmenté vendredi. En cours de journée, le rendement des emprunts d'Etat américain à dix ans a atteint un plus haut depuis octobre 2023 à 4,80% avant de redescendre à 4,76% vers 21H30 GMT. La veille, à la clôture, il s'était établi à 4,69%.

Dans son sillage, le rendement à 10 ans de la France (+3,43% à 17H20 GMT contre +3,39% la veille) a atteint vendredi son plus haut niveau depuis novembre 2023, et celui de l'Allemagne (+2,59%) a touché un nouveau plus haut depuis juillet 2024.

Le taux d'emprunt des obligations britanniques à 30 ans a enregistré jeudi un nouveau sommet depuis juillet 1998, et les rendements des emprunts à 10 ans de l'Etat britannique sont au plus haut depuis juillet 2008.

Côté devises, le dollar est lui aussi monté en flèche après la publication des données sur l'emploi américain. Le Dollar Index, qui compare le billet vert à un panier de devises a atteint son plus haut depuis novembre 2022 à 109,966 points.

Vers 20H20 GMT, le dollar montait de 0,54% par rapport à l'euro, à 1,0244 dollar, après une chute de la monnaie unique à son plus faible niveau depuis novembre 2022 face au billet vert, à 1,0215 dollar.

Le Brent touche les 80 dollars

Les cours du pétrole ont bondi vendredi, poussés par l'annonce de nouvelles sanctions prises par Washington et Londres à l'encontre d'acteurs majeurs du secteur pétrolier russe, afin de saper "la plus grande source de financement du Kremlin" au service de l'effort de guerre en Ukraine.

Les sanctions visent notamment deux des principales sociétés russes du secteur, Gazprom et Sourgoutneftegaz, ainsi que près de 200 pétroliers et méthaniers opérant depuis la Russie et présentés comme faisant partie de la "flotte fantôme" de Moscou.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a gagné 3,69% à 79,76 dollars. Plus tôt dans la journée, il avait dépassé les 80 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate a augmenté de 3,58% à 76,57 dollars.

Delta s'envole

La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines a fait mieux qu'attendu au quatrième trimestre 2024, s'appuyant sur une forte demande pour les voyages de loisirs et d'affaires qui se poursuit sur le début de l'exercice en cours, selon un communiqué publié vendredi.

Son titre a gagné 9% sur la place américaine.


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