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La Bourse de Paris en baisse après un emploi américain robuste

La Bourse de Paris a terminé en baisse vendredi, dans le sillage de nouvelles tensions record des taux d'emprunt mondiaux, au terme d'une séance mouvementée par la publication de données sur l'emploi américain très solide.

L'indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a perdu 0,79% soit 59,24 points à 7.431,04 points.

Jeudi, il avait terminé en hausse de 0,51% à 7.490,28 points.

Sur l'ensemble de la semaine, l'indice parisien a progressé de 2,04%.

A l'image des autres places mondiales, la Bourse de Paris a réagi négativement à la publication de chiffres sur l'emploi américain, l'un des premiers indicateurs économiques de premier plan de 2025, meilleurs qu'attendu.

Les créations d'emploi se sont accélérées au mois de décembre aux Etats-Unis, entraînant le taux de chômage en légère baisse et prenant à revers les attentes des marchés qui anticipaient un ralentissement.

Sur le dernier mois de l'année, 256.000 emplois ont été créés, davantage que le mois précédent dont les chiffres ont en revanche été révisés en légère baisse (212.000 contre 227.000 initialement), ramenant le chômage à 4,1% (-0,1 point), selon les données officielles publiées vendredi.

Les analystes tablaient au contraire sur un ralentissement des créations d'emploi et un taux de chômage stable, selon le consensus publié par Briefing.com.

Ces chiffres sont donc une bonne nouvelle pour l'économie américaine, mais une moins bonne pour les marchés.

De leur point de vue, ce rapport est "peut-être trop positif (...) ce qui alimente la perspective d'une inflation persistante, car le marché du travail est encore solide", avance Patrick O'Hare, de Briefing.com.

"Si cette robustesse se poursuit, cela plaide certainement en faveur d'un maintien des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine à un niveau plus élevé encore un peu plus longtemps que ce qui était prévu il y a quelques mois", prévoit Christian Scherrmann, économiste chez DWS.

La majorité des analystes s'attend à deux baisses de taux en 2025, comme l'a laissé penser l'institution fin 2024, mais "plutôt sur le deuxième semestre", précise Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie de marché de Natixis IM, interrogé par l'AFP.

De plus, "si la résilience de l'économie américaine se poursuit, la dette française pourrait être mise sous pression par la hausse des taux à long terme", remarque Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN AMRO Investment Solutions.

De fait, ces données américaines ont soufflé sur les braises d'un marché obligataire déjà très tendu depuis le début de l'année.

Le taux de rendement à 10 ans de l'emprunt français (+3,43% vers 18H20 contre +3,39% la veille) a atteint vendredi son plus haut niveau depuis novembre 2023.

Son équivalent allemand (+2,59%), utilisé comme référence, a touché un nouveau plus haut depuis juillet 2024.

Ces hausses des taux longs européens, dans la lignée des taux américains, signifient que les investisseurs se détournent du marché obligataire, pourtant considéré comme sécurisé.

Ce mouvement entraîne ainsi les marchés d'action vers le bas car les investisseurs "ne vont pas se risquer à acheter des actions", encore moins sûres, observe M. Chetouane.

Ubisoft sous tension

Le géant français du jeu vidéo Ubisoft a terminé en baisse de 1,58% après avoir chuté dans les premiers échanges vendredi. Le groupe, engouffré dans une crise stratégique, a abaissé ses prévisions de résultats et annoncé un nouveau report de son jeu phare Assassin's Creed Shadows.


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