Les Bourses mondiales reprennent leur souffle après une semaine mouvementée
Les marchés mondiaux ont terminé sans direction claire vendredi, au terme d'une semaine riche en nouvelles, entre inflation américaine, annonces sur les droits de douane, résultats d'entreprises et possibles pourparlers en vue d'une trêve en Ukraine.
A Wall Street, le Dow Jones a perdu 0,37%, l'indice Nasdaq a pris 0,41% tandis que l'indice élargi S&P 500 est resté proche de l'équilibre (-0,01%).
En Europe, la Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,18% comme à Milan, quand Francfort a baissé de 0,44% et Londres de 0,37% sur la séance.
Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM, évoque auprès de l'AFP une "séance de conclusion" après "une semaine chargée".
Les acteurs de marché ont notamment surveillé les derniers développements sur les droits de douane américains, même s'ils "estiment qu'il s'agit avant tout d'un stratagème de négociation" pour Washington, assure Sam Stovall.
Le président américain Donald Trump a promis jeudi d'imposer des "droits de douane réciproques" pour rétablir l'"équité" dans les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde.
Le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a précisé que l'administration américaine ne serait en mesure de mettre son plan à exécution qu'à partir de début avril.
Donald Trump a ajouté vendredi qu'il envisageait d'imposer de nouveaux droits de douane sur les voitures importées, "autour du 2 avril".
Par ailleurs, "la perspective d'une paix entre l'Ukraine et la Russie a déclenché une hausse de +l'appétit+ pour le risque en début de semaine, en particulier pour les actions européennes, qui ont bénéficié d'un large rebond", note Kathleen Brooks, directrice de recherche chez XTB.
"L'enthousiasme est retombé à la fin de la semaine, car la réalité de la complexité de la situation s'est imposée et a ébranlé les esprits", tempère-t-elle.
Le président américain Donald Trump a rompu le statu quo et l'isolement par l'Occident de Vladimir Poutine en l'appelant mercredi et en proclamant le début de négociations, une initiative qui fait craindre l'abandon de l'Ukraine par Washington.
Côté changes, la monnaie unique prenait 0,26% par rapport au dollar, à 1,0492 dollar pour un euro vers 22H10 GMT, aidée par les rebondissements autour de l'Ukraine.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à dix ans se détendait encore vers 22H25 GMT, à 4,48%, contre 4,53% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, était quasi stable par rapport à la veille à 2,43%.
- Le luxe se maintient -Les valeurs du luxe ont été tirées vendredi "par de très bonnes publications" de résultats d'entreprises, souligne M. Chaloin.
Hermès, "dans une ligue à part", selon la banque Citi, a réalisé une nouvelle année record avec un bénéfice net en hausse de 6,8% et un chiffre d'affaires qui passe les 15 milliards d'euros se rapprochant de celui de Kering (17 milliards).
A Paris, l'action Hermès a terminé en hausse de 0,82%, Kering de 1,74% et LVMH de 0,82%. Salvatore Ferragamo a gagné 2,67% à Milan.
- Pétrole et gaz se stabilisent -Les cours du pétrole ont terminé en baisse vendredi, les opérateurs continuant de suivre les négociations sur une possible fin des hostilités en Ukraine, ce qui pourrait impliquer un allègement des sanctions américaines visant le pétrole russe.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, a perdu 0,37% à 74,74 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mars, a lâché 0,77% à 70,74 dollars
De son côté, le contrat à terme du TTF néerlandais, la référence européenne du gaz naturel, a continué de reculer après sa lourde baisse de la veille: vendredi, il a perdu 0,97%, à 50,89 euros le mégawattheure (MWh).
Une trêve en Ukraine pourrait signifier la reprise du transit de volumes importants de gaz russe vers l'Europe, et tirer les cours à la baisse.