Telecom Italia plonge en Bourse, après des doutes sur une union avec Iliad
Après avoir atteint un plus haut depuis un an et demi lundi, le titre de Telecom Italia (TIM) s'est effondré vendredi de 7,59% à 0,275 euro à la Bourse de Milan, les investisseurs voyant la perspective d'une union avec son rival français Iliad s'éloigner.
Le groupe de services postaux Poste Italiane, contrôlé à 64% par l'Etat italien, pourrait convoquer un conseil d'administration samedi pour s'inviter au capital de Telecom Italia et racheter la part de 9,8% détenue par la Caisse des dépôts italienne (CDP).
"Une entrée potentielle de Poste Italiane dans TIM mettrait clairement en suspens le projet de fusion-acquisition" avec Iliad et le fonds d'investissement britannique CVC Capital Partners, ont estimé les analystes de Banca Akros.
Propriété du milliardaire Xavier Niel, Iliad étudie une possible fusion de sa filiale italienne avec Telecom Italia et a informé le gouvernement Meloni de son intérêt pour l'opérateur.
Le fonds CVC est pour sa part "intéressé par un éventuel rachat" de la part de 23,75% détenue par Vivendi, premier actionnaire de Telecom Italia, selon une source financière, mais les négociations semblent dans l'impasse.
Des propos tenus jeudi par le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti ont refroidi quelque peu les espoirs des investisseurs qui misaient sur une prochaine union entre Telecom Italia et Iliad Italie.
"Ceux qui demandent à parler et à présenter leurs projets sont les bienvenus au ministère", avait déclaré M. Giorgetti au Sénat.
Mais le ministère veillera toujours à "protéger l'intérêt national" dans les secteurs considérés comme stratégiques, y compris en ayant recours au "golden power", a-t-il prévenu.
Le gouvernement dispose de pouvoirs spéciaux dans des secteurs sensibles comme les télécommunications et a son mot à dire sur des transactions concernant Telecom Italia.
Le PDG de Telecom Italia, Pietro Labriola, avait cependant estimé jeudi que Poste Italiane et Iliad étaient tous deux des options possibles en vue d'une éventuelle fusion avec l'opérateur historique italien.
Pour financer en partie le rachat de la part de l'Etat, Poste Italiane pourrait offrir à la CDP en échange sa participation de 3,78% dans Nexi, groupe spécialisé dans les paiements électroniques. La CDP détient déjà une part de 14,46% dans Nexi.
Une éventuelle entrée de Poste Italiane au capital de Telecom Italia "pourrait réduire l'attrait spéculatif à court terme" du titre, ont résumé les analystes de Banca Akros.
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