Les Bourses mondiales en hausse, la crise politique inquiète à Paris
Les Bourses mondiales ont terminé en hausse vendredi, au cours d'une fin de semaine tronquée par Thanksgiving aux États-Unis, tandis qu'à Paris la crise politique reste un point de préoccupation.
Wall Street a terminé la semaine sur une note positive. Dow Jones (+0,42%) et indice élargi S&P 500 (+0,56%) ont tous les deux enregistré un nouveau record à la clôture, tandis que l'indice Nasdaq a gagné 0,83%.
Le volume d'échange était cependant très faible, dans la mesure où New York a connu vendredi une séance écourtée de trois heures, après être restée fermée jeudi pour Thanksgiving (jour férié aux Etats-Unis).
"C'est l'un de ces jours où la participation n'est pas très élevée, mais où l'on ne constate pas non plus d'intérêt pour la vente", a commenté auprès de l'AFP Patrick O'Hare, de Briefing.com.
"C'est le signe d'une tendance saisonnière positive (...) et le marché suit donc pour le moment son rythme de croisière sans aucune interférence", a ajouté l'analyste.
Outre-Atlantique, les investisseurs ont également gardé un oeil vendredi sur le Black Friday, journée de promotions qui suit le jeudi de Thanksgiving et donne traditionnellement le coup d'envoi de la saison des achats des fêtes de fin d'année aux États-Unis.
En Europe, les Bourses ont terminé en hausse grâce à une accélération en toute fin de séance, après une journée globalement atone.
Paris a gagné 0,78%, Francfort 1,03% et Milan 0,46%. Londres est resté autour de l'équilibre (+0,07%).
Les marchés du Vieux Continent ont pris connaissance vendredi du rebond de l'inflation en zone euro, qui a progressé de 0,3 point en novembre, à 2,3% sur un an.
"Ce chiffre ne devrait pas remettre en question les anticipations de baisse des taux de la BCE", et donne donc confiance aux marchés, selon Kathleen Brooks, responsable de la recherche économique chez XBT.
Jeudi, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déjà estimé que "toutes les raisons" étaient "réunies" pour une "réduction" des taux d'intérêt lors de la prochaine réunion de la Banque centrale européenne (BCE) en décembre.
Mais sur la place parisienne, "les marchés sont surtout dans l'attente de savoir si le gouvernement de Michel Barnier tombera prochainement", explique à l'AFP Philippe Cohen, gérant de portefeuilles pour Kiplink Finances.
Le gouvernement français multiplie les compromis pour échapper à une motion de censure, qui pourrait intervenir dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale et plonger, selon l'exécutif, la France dans une "tempête" économique et financière.
"S'il est censuré, tout est possible sur les marchés", prévient Philippe Cohen.
Après un recul sur les retraites ou les cotisations patronales, le Premier ministre Michel Barnier a accepté de ne pas augmenter une taxe sur l'électricité au-delà de son niveau d'avant-bouclier tarifaire pour satisfaire le Rassemblement national (RN) qui menace de s'allier à la gauche pour le renverser.
Malgré tout, le risque demeure. La cheffe de file du RN Marine Le Pen ne semblait pas vendredi disposée à renoncer à censurer le gouvernement la semaine prochaine, lui reprochant des concessions "pas financées par des économies structurelles".
Dans ce contexte tendu, vendredi soir, toute l'attention des investisseurs sera donc tournée vers l'agence de notation S&P, qui dévoilera sa nouvelle évaluation de la dette souveraine de la France.
Sur le marché obligataire, là où s'échange la dette déjà émise, l'emprunt français sur dix ans était à 2,89% vers 16H40 GMT, contre 2,94% la veille en clôture, quand son équivalent allemand s'établissait à 2,08%, contre 2,13% jeudi.
Sur le marché des changes, le yen bondissait vendredi face au dollar, au plus haut depuis plus d'un mois, poussé par une inflation en hausse. Vers 19H30 GMT, la devise nippone gagnait 1,30% face au billet vert, à 149,61 yens pour un dollar
Norma grimpeLes titres de l'équipementier Norma Group (+16,07% à Francfort) sont recherchés. L'entreprise a annoncé jeudi soir la vente de la division de gestion de l'eau, pour se recentrer sur son coeur de métier, l'industrie générale et la fourniture automobile.
Le pétrole reculeLes cours du pétrole ont reculé vendredi, après l'annonce du report de la réunion semestrielle de l'Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) jeudi laissant supposer des divergences internes.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a perdu 0,46% à 72,94 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), a lâché lui 1,05% à 68 dollars.
Côté cryptoactifs, vers 20H40 GMT, le bitcoin s'établissait à 97.628 dollars (+2,62%).