Le financement des fintechs en amélioration cette année, selon une étude
Les start-up du secteur financier ont levé 1,3 milliard d'euros depuis le début de l'année, selon une étude publiée jeudi par l'Observatoire de la fintech, soit 20% de plus qu'en 2023, dans un secteur toujours en convalescence.
Le montant total est supérieur à celui de l'année dernière (1,1 milliard d'euros) mais loin des sommets de 2021 et 2022 (autour de 2,5 milliards d'euros).
Les jeunes pousses du secteur de l'assurance ont capté un tiers des fonds levés: c'est le cas par exemple du spécialiste de l'assurance santé Alan, sur la première marche du podium avec 173 millions d'euros en septembre, et de l'actuaire Akur8, avec 108 millions d'euros levés le même mois.
Cette coïncidence de date fait d'ailleurs du mois de septembre le meilleur mois en termes de montants levés depuis février 2022.
S'intercale entre les deux la start-up Pigment, spécialisée dans les outils de planification pour les entreprises, avec 134 millions d'euros levés en avril. Elle occupait déjà cette place l'an dernier.
Le nombre de levées de fonds a dans le même temps fortement diminué cette année: 92 depuis janvier - au plus bas depuis 2020 - contre 140 l'an dernier.
Ce sont les plus jeunes sociétés, demandant des financement inférieurs à 5 millions d'euros, qui ont le plus pâti de cette baisse.
Malgré la baisse amorcée des taux directeurs à même d'améliorer les conditions de financement, les "incertitudes politiques demeurent en France, et entraînent une prudence de la part des investisseurs", pointe l'étude.
La raréfaction des financements cette année a poussé les rapprochements entre fintechs (achat de Regate par Qonto) et les rachats par des sociétés plus installées (achat de Pledg par Crédit Agricole ou d'Ipaidthat par BPCE) à un nouveau record, avec 54 opérations en 2024.
Les défaillances, au nombre de 19, ont aussi atteint un point haut cette année: c'est le cas par exemple de la société de financement participatif October. 100 fintechs, ayant levé au total environ 500 millions d'euros, ont jeté l'éponge depuis 2016.
Les très jeunes sociétés "sont plus difficiles à financer", les investisseurs souvent français à ce stade de développement "font beaucoup plus attention" que dans les années euphoriques de 2021 et 2022, a commenté Mikaël Ptachek, président de l'Observatoire.
La France compte environ 500 fintechs actives et ayant déjà procédé à une levée de fonds, selon l'Observatoire, pour près de 36.000 salariés.