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Le "moratoire sur le soja" brésilien à l'épreuve de la décision de la Cour suprême

La Cour suprême du Brésil est prête à statuer sur une requête contestant une loi d'État qui met fin aux avantages fiscaux accordés aux négociants en céréales et interdit l'achat de soja provenant de zones déboisées de la forêt amazonienne après une date butoir.

(link) La loi a été adoptée par l'État du Mato Grosso, principal producteur de soja du pays, mais le juge Flavio Dino l'a empêchée d'entrer en vigueur le 1er janvier, jusqu'à ce qu'une décision finale soit prise.

Le tribunal suprême se prononcera sur la question entre le 14 et le 21 février, selon un avis publié vendredi.

Le pacte volontaire conclu entre les principaux négociants en céréales, connu sous le nom de moratoire sur le soja, interdit l'achat de soja provenant de zones déboisées de la forêt amazonienne après 2008. Bien qu'il soit salué par les défenseurs de l'environnement, il fait l'objet de pressions croissantes.

Vendredi, Aprosoja-MT, un groupe de pression d'agriculteurs du Mato Grosso, qui n'est pas partie à la procédure devant la Cour suprême, a déclaré qu'il demanderait à être admis en tant qu'"amicus curiae" afin de fournir des informations pertinentes pour l'affaire.

En décembre, le groupe d'agriculteurs a demandé à l'agence concurrence brésilienne CADE (link) d'enquêter sur les signataires du moratoire sur le soja, affirmant qu'ils se comportaient comme un "cartel d'achat pour pratiquer un boycott collectif... contre les producteurs de soja"

Le groupe de pression Abiove a rejeté cette allégation, affirmant que le moratoire renforce l'agriculture brésilienne.

Abiove a déclaré qu'il défendait le moratoire sur le soja tout en "s'efforçant d'équilibrer les demandes des agriculteurs et des consommateurs, y compris les mises à jour du modèle actuel pour garantir son efficacité"

Toutefois, elle a admis que les législateurs des États ont proposé des lois "qui nuisent considérablement aux signataires du moratoire sur le soja"

Selon les règles forestières brésiliennes, les propriétaires de terres amazoniennes peuvent défricher jusqu'à 20 % de leur propriété. Mais si certains agriculteurs ont encore le droit de supprimer la végétation, ils se sentent limités par le moratoire.

Le mois dernier, il est apparu que les négociants en céréales (link) pourraient assouplir le moratoire en faisant une distinction entre les différents champs de soja, ce qui permettrait aux producteurs de vendre aux exportateurs une partie de leur exploitation tout en plantant du soja dans les zones nouvellement déboisées situées à proximité.

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