Vers un rapatriement des capitaux canadiens ?Pour le Canada, on ne craint pas réellement une stagflation, mais plutôt un fort ralentissement économique, notamment à cause des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium, qui pourraient grandement affecter le PIB canadien, limitant ainsi la croissance. En effet, le Canada est le plus gros exportateur d’acier et d’aluminium vers les États-Unis ; il est donc très exposé à tout changement. Le pays n’est pas non plus à l’abri de pressions inflationnistes, même si, comme nous le verrons, l’inflation n’est pas un problème.
Le PIB canadien a progressé, passant de 0,5 % à 0,6 %, ce qui n’est pas excellent mais pas non plus très mauvais par rapport aux PIB des derniers mois/années.
On retrouve un chômage en baisse depuis octobre 2024, avec un taux à 6,6 %. Ce faible taux traduit des entreprises cherchant à croître, des ménages pouvant dépenser plus et donc une croissance économique qui devrait se poursuivre. On retrouve également les Non-Farm Payrolls en hausse, ce qui vient appuyer mes propos.
Le PMI composite est en hausse avec 49,5 contre 49 précédemment. Cependant, on ne se situe pas en territoire expansionniste. Les entreprises progressent, ce qui pourrait contribuer à une augmentation du PIB.
Cependant, les retail sales ont chuté, passant de 2,5 % à -0,4 %. Le chiffre de 2,5 % était excellent, boosté notamment par les fêtes de fin d’année, ce qui pourrait expliquer cette baisse en janvier.
L’inflation a légèrement augmenté, passant à 1,9 % contre 1,8 % précédemment, ce qui reste très faible. Elle est en réalité stable depuis octobre 2024.
L’économie canadienne est donc bonne, avec très peu de risques vis-à-vis de l’inflation et une croissance économique timide mais en progression. Il faudra faire attention aux droits de douane, qui pourraient freiner l’économie. Les taux d’intérêt sont à 3 %, avec des réductions progressives. La BoC dispose encore d’une marge de manœuvre pour relancer l’économie, notamment en continuant à baisser les taux d’intérêt, mais aussi avec le QE (elle est pour l’instant en QT). Je suis donc bullish sur le CAD, sauf en cas de mauvaises nouvelles pour la croissance ou d'une inflation croissante.
D’un point de vue graphique, la volatilité sur le CAD est très faible, ce qui suggère que les investisseurs ne price pas de gros risques. On observe un spread entre les rendements à 10 ans et la devise intrinsèque. Cependant, le coefficient de corrélation est presque nul : nous sommes donc complètement en random walk, et je ne m’attends pas spécialement à ce que la devise réduise le spread. Là encore, la faible volatilité m’encourage à penser que le CAD devrait s’apprécier