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S&P révise en hausse la perspective de la Grèce, qui devient positive

L'agence de notation S&P a signalé vendredi qu'elle pourrait relever encore la note de la Grèce dans les deux prochaines années, après l'avoir sortie en octobre de la catégorie spéculative pour la première fois depuis 2010 et la crise de la dette.

La perspective de la note de la dette grecque est ainsi relevée, à positif. La note elle-même est maintenue à BBB-/A-3, dans la catégorie des "investissements adéquats", dans laquelle elle se trouve depuis six mois.

"Ces perspectives positives reflètent notre attente selon laquelle le régime budgétaire strict continuera de stimuler une réduction du taux d'endettement public, tandis que la croissance devrait continuer à surpasser celle des pairs de la zone euro de la Grèce", détaille l'agence de notation dans un communiqué.

En revanche, S&P avertit que la perspective pourrait revenir au niveau stable, signalant alors qu'aucun changement de la note n'est envisagé, "si la performance budgétaire de la Grèce et les déséquilibres extérieurs, dus notamment au déficit élevé du compte courant, se détérioraient sensiblement au-delà de nos attentes".

"Cela pourrait se produire, par exemple, si les pressions géopolitiques et extérieures frappaient la Grèce plus durement que nous ne le pensons actuellement", détaille l'agence.

Le ministre grec de l'Economie, Kostis Hatzidakis, a aussitôt réagi, voyant dans l'annonce de l'agence de notation "une preuve supplémentaire que les efforts de la Grèce portent leurs fruits".

"La reconnaissance des progrès significatifs par toutes les organisations internationales et agences de notation ne nous suffit pas", a-t-il cependant ajouté, "cela nous donne la force de poursuivre nos efforts et de promouvoir toutes les réformes nécessaires qui permettront à l'économie grecque de progresser encore davantage".

S&P avait été en octobre la première des trois grandes agences mondiales de notation à relever l'appréciation de la note grecque, et avait été suivie par Fitch en décembre.

Pendant la crise économique, la Grèce avait subi une série de dégradation de sa note par les agences de notation, ce qui l'avait privée d'un accès aux marchés obligataires internationaux.

La Grèce a subi huit années d'austérité dans le cadre de trois plans de sauvetage internationaux successifs, d'une valeur totale de 289 milliards d'euros (306 milliards de dollars), mis en place en 2010, 2012 et 2015 pour éviter que le pays ne s'effondre sous le poids d'une dette de quelque 300 milliards d'euros.

Les réformes économiques exigées par les créanciers de la Grèce, l'UE et le FMI, ont eu un impact majeur, réduisant le produit intérieur brut (PIB) d'un quart en huit ans et faisant grimper le taux de chômage à plus de 27%. Le troisième plan de sauvetage a pris fin en août 2018.