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Avec l'aide de son actionnaire Daniel Kretinsky, Fnac Darty veut racheter Unieuro en Italie

Fnac Darty lorgne vers l'Italie, avec l'aide de son premier actionnaire le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky: le spécialiste français de la distribution de produits électroniques et électroménagers a annoncé mardi vouloir racheter Unieuro, le leader du secteur en Italie.

Si l'opération valorisant Unieuro 249 millions d'euros allait à son terme, ce serait une "acquisition majeure au niveau européen", s'est félicité le directeur général de Fnac Darty, Enrique Martinez, auprès de l'AFP. Il espère faire aboutir le rapprochement, qui passera par une OPA, d'ici "au 4e trimestre 2024".

Son groupe, qui comptait à fin 2023 un gros millier de magasins, 25.000 salariés et près de 8 milliards d'euros de chiffre d'affaires, espère racheter un homologue qui emploie environ 5.000 salariés dans un peu plus de 500 magasins et qui réalise 2,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel.

Cela lui permettrait de prendre pied en Italie, où il n'est pas présent. Un peu moins des trois quarts des magasins d'Unieuro, coté à la Bourse de Milan et qui pèse 17% de son marché transalpin, sont implantés dans le nord et le centre du pays.

Fnac Darty est présent en Espagne, au Portugal, en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, en Tunisie, au Qatar, en Côte d'Ivoire, au Cameroun, au Congo, au Sénégal et en Arabie Saoudite.

- "Ambitions" communes -

Les deux entreprise partagent "des ambitions stratégiques communes", selon le groupe français, citant l'omnicanalité, c'est-à-dire le fait de combiner ventes en ligne et sur internet, "le développement des services d'assistance du foyer par abonnement" ou encore "l'orientation des clients vers des comportements plus durables et responsables".

Enrique Martinez n'a jamais caché son envie de consolidation dans son secteur. "Nous observons une période de consolidation dans beaucoup de métiers, la distribution aussi doit se renforcer pour se donner les moyens de rivaliser au niveau mondial", a-t-il dit mardi à l'AFP.

Il s'est réjoui que cette opération pourrait se faire, pour Fnac Darty, avec une "exposition financière très limitée", qui lui laisserait des marges de manoeuvre pour "d'autres projets".

Fnac Darty estime en effet que l'opération n'entrainerait qu'une hausse de 56 millions d'euros de son endettement net, en raison du soutien de Daniel Kretinsky, premier actionnaire du groupe avec 29,9% du capital.

Fnac Darty et Ruby Equity Investment, filiale de la société contrôlée par Daniel Kretinsky Vesa, prévoient en effet de "créer une société d'investissement commune qui détiendra la participation dans Unieuro", détenue à 51% par Fnac Darty et à 49% par Ruby, mais "contrôlée et consolidée par le groupe Fnac Darty".

- Objectifs financiers confirmés -

Dans ce cadre, l'offre d'achat serait composée pour chaque action Unieuro de 9 euros payés en numéraire - aux deux tiers par les sociétés de Daniel Kretinsky - et de 0,10 action Fnac Darty nouvellement créées, "sur la base du cours de clôture" du 15 juillet, à 30,20 euros.

L'ensemble valorise Unieuro à 12 euros par action et l'ensemble du groupe italien à 249 millions d'euros. Fnac Darty détient déjà 4,4% du capital d'Unieuro.

A la Bourse de Milan mardi soir, l'action Unieuro valait 8,12 euros.

Fnac Darty, qui publie ses résultats du premier semestre le 24 juillet, a confirmé ses objectifs financiers et annoncé un chiffre d'affaires de 3,4 milliards d'euros, en croissance de 1,4% par rapport à 2023.

Il a en outre annoncé une perte opérationnelle courante de 36 millions d'euros, "stable" par rapport à 2023.

Dans un "contexte peu porteur pour notre secteur", Enrique Martinez a évoqué dans le communiqué du groupe des "résultats stables qui nous permettent de confirmer notre guidance (objectif, NDLR) annuelle et d'aborder la seconde partie de l'année avec confiance et détermination".