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Un groupe tchèque prend le pouvoir chez Gaussin (véhicules logistiques)

La prise de pouvoir du groupe tchèque CSG au sein de Gaussin, constructeur français de véhicules pour la logistique en difficulté, a été avalisée mardi par les actionnaires, a-t-on appris auprès de la direction de Gaussin.

L'assemblée générale ordinaire, tenue à Héricourt (Haute-Saône) siège de Gaussin, "a approuvé la nomination de quatre nouveaux administrateurs représentant le groupe CSG" (Czechoslovak Group), a indiqué un porte-parole de Gaussin à l'AFP.

Conglomérat d'une centaine d'entreprises de l'industrie et de la défense selon son site Internet, CSG détient ainsi quatre des cinq postes du conseil d'administration, complété par Christophe Gaussin, l'héritier de l'entreprise familiale créée à la fin du XIXème siècle, a précisé la même source.

Actionnaire de référence de Gaussin, mais minoritaire avec un peu plus de 20 % du capital de cette société cotée détenue principalement par le public, CSG "a la possibilité de devenir majoritaire à tout moment", a indiqué le porte-parole, par conversion en actions de son prêt de 15 millions d'euros octroyé à Gaussin l'an dernier, s'étant ajouté à l'injection au capital de 15 autres millions d'euros.

Jusqu'alors président-directeur général, Christophe Gaussin "conserve sa qualité de directeur général" tandis que la présidence revient à Jakub Sip, l'un des représentants de CSG, après la décision de "dissocier les fonctions", prise par un conseil d'administration dans la foulée de l'assemblée générale mardi, précise un communiqué de Gaussin.

Le groupe Gaussin, qui emploie 400 salariés, connaît depuis plusieurs mois des difficultés économiques, financières et de gouvernance ayant entraîné l'ouverture d'une procédure de sauvegarde le 3 avril dernier.

L'origine principale se trouve dans le retard de ses livraisons des 355 véhicules logistiques électriques décrochés en Amérique du Nord, notamment pour Amazon. Il en est résulté un chiffre d'affaires 2023 nettement inférieur aux prévisions (35,7 millions d'euros au lieu de 100 millions d'euros visés).

Gaussin va se "recentrer sur ses activités rentables à court terme", a-t-il annoncé mardi dans un second communiqué. Il a obtenu, le 14 juin, l'autorisation de céder sa participation de 51 % dans le constructeur français de véhicules autonomes Gama (Gaussin-Macnica-Mobility, anciennement Navya) à son partenaire japonais Macnica, "par décision du juge-commissaire du tribunal de commerce de Vesoul".

D'autre part, selon le porte-parole, Gaussin "ne se positionne pas" pour la reprise de sa filiale Metalliance de matériels de travaux souterrains d'environ 130 salariés à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), en redressement judiciaire.