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Deutsche Bank réalise son meilleur trimestre depuis 2013

Le numéro un bancaire allemand Deutsche Bank a annoncé jeudi un avoir dégagé entre janvier et fin mars son meilleur bénéfice net trimestriel en onze ans, à 1,28 milliard d'euros, grâce à la banque d'investissement.

Ce résultat affiche une hausse de 10% sur un an.

Cela vaut aussi pour le bénéfice avant impôts, à 2,04 milliards d'euros, tiré par une hausse annuelle des recettes de 13% dans la division volatile de la banque d'investissement.

Les ventes globales, à 7,78 milliards d'euros, progressent de 1% sur un an et dépassent les attentes des analystes.

Dans la banque d'investissement, les recettes de 3 milliards d'euros ont été soutenues par une hausse de 54% des commissions sur les émissions d'actions et conseils en restructuration et de 14% dans le négoce des produits de taux et de devises.

Elles font plus que compenser le recul des ventes dans la banque de détail et celle des entreprises, où l'effet favorable des taux intérêts élevés s'atténue.

Dans la gestion d'actifs qui se remet d'un scandale de "greenwashing", les recettes ont progressé de 5% sur un an et les fonds sous mandat de gestion ont totalisé 941 milliards d'euros, en hausse de 101 milliards d'euros sur un an.

La banque au logo bleu a opté en 2019 pour un profil plus européen et moins sujet aux risques, après les difficultés causées par d'innombrables scandales dans sa banque d'investissement.

- Risque immobilier -

Cependant, après une baisse de ses bénéfices en 2023, Deutsche Bank doit redoubler d'efforts pour atteindre ses objectifs à moyen terme, selon le patron du groupe Christian Sewing.

Début février, M. Sewing a annoncé 3.500 suppressions d'emplois dans des fonctions non prioritaires d'ici fin 2025, dont 800 déjà actés l'an dernier.

En même temps, elle recrute des employés dédiés à l'amélioration de ses procédures et de l'informatique, faisant que ses effectifs totaux ont augmenté de 3.600 à fin mars, en comparaison annuelle, a indiqué le directeur financier James von Moltke lors d'une conférence téléphonique.

La provision pour risque, pour couvrir les pertes sur certains prêts en souffrance, a augmenté de 18% sur un an, à 439 millions d'euros, mais elle baisse de 10% par rapport au trimestre précédent.

La banque a longtemps suscité l'inquiétude en raison de son exposition à la crise du marché de l'immobilier commercial, surtout aux Etats-Unis. Or, "la situation tend à s'améliorer" pour la valeur des prêts et celle des biens immobiliers sous-jacents, selon M. von Moltke.

Par conséquent, les provisions devraient se réduire au second semestre "à mesure que les conditions s'améliorent sur le marché de l'immobilier commercial".

Autre dossier délicat qui pèse : le chaos depuis l'an dernier lié à l'intégration des comptes bancaires de sa filiale Postbank.

Les injonctions du superviseur financier allemand Bafin dans ce domaine "ont été suivies" et des compensations sont accordées aux clients lésés "au cas par cas", a indiqué le financier, sans mentionner pour combien en tout.

A la Bourse, le titre Deutsche Bank cédait 1,09% à 10H05 GMT, dans un marché en baisse de 0,53%. Il reste sur un gain de plus de 20% depuis janvier.