AFPAFP

Thales structure ses moyens en intelligence artificielle pour mieux la développer

Thales a décidé de regrouper sous une même entité, baptisée cortAIx, ses experts et programmes en intelligence artificielle afin d'accélérer son développement et sa mise en oeuvre dans ses différents produits, a annoncé jeudi le groupe de défense et technologies.

Thales travaille depuis de nombreuses années sur l'IA qui mobilise quelque 600 ingénieurs et chercheurs, dont les deux tiers en France.

Une centaine de produits intègrent déjà des briques d'intelligence artificielle, mais à l'instar de l'apparition de ChatGPT pour le grand public, "on voit le même type de dynamique, d'accélération dans nos métiers", a expliqué le PDG Patrice Caine lors d'une conférence de presse.

Contrairement à l'IA générative, telle que celle de ChatGPT qui peut être source d'erreurs dont il est impossible de trouver l'origine, celle développée pour les "systèmes critiques" propres aux métiers de Thales impose une IA fiable, "transparente", c'est-à-dire dont on comprend la façon dont elle aboutit à un résultat, et cybersécurisée, a-t-il détaillé.

Elle doit également être frugale en consommation et "embarquable": "Si on met de l'IA dans un pod de désignation laser d'avion de combat, on ne peut pas mettre un data center sur le Rafale", a-t-il ajouté. Et elle doit être "éthique et responsable": "l'IA s'arrête à la proposition mais la responsabilité (d'une action) doit rester humaine."

"Nos compétences et nos ressources sur l'IA sont un peu dispersées (...). L'objectif de cortAIx, c'est de mutualiser et d'augmenter ces forces avec une structure sur-mesure", a expliqué le patron de la stratégie du Philippe Kéryer.

Cet "accélérateur d'IA" est décliné en trois pôles: le premier est cortAIx Lab, un laboratoire spécialisé dans l'IA implanté à Palaiseau, en région parisienne, à proximité de l'Amiad, l'agence du ministère des Armées dédiée à l'IA et nouvellement créée, et qui est dotée de 300 millions d'euros par an.

Le deuxième est cortAiX sensors: Thales produit des capteurs (radars, sonars, radios, optronique) qui intègrent de l'IA."Il faut travailler sur le couple hardware-software et optimiser ensemble les algorithmes d'IA et le matériel", explique M. Kéryer.

Les données produites par un radar sont gigantesques, il faut ensuite apprendre à l'IA à distinguer par exemple un drone d'un oiseau pour ne faire apparaître que les données pertinentes.

Le troisième est cortAIx factory, sorte d'"usine à fabriquer des solutions intégrant l'IA" qui "facilitera l'industrialisation des briques d'IA" sur différentes applications, selon lui. Celle-ci sera implantée à Paris et à Rennes, ainsi qu'au Canada et à Singapour.