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Schneider Electric : une potentielle opération qui fait parler

Schneider Electric se replie de 2% à 211,2 euros en cette fin de semaine négative sur le marché parisien. Le leader de la transformation numérique de la gestion de l'énergie et des automatismes a confirmé avoir engagé des discussions avec Bentley Systems en vue d'une potentielle transaction stratégique. Ces discussions restent à un stade préliminaire, et il n'y a aucune certitude qu'une transaction soit approuvée ou réalisée.

'Reuters' avait rapporté un peu plus tôt dans la semaine que Bentley Systems avait constitué un comité spécial de son conseil d'administration afin d'étudier les options qui s'offrent à lui, notamment la vente de l'entreprise ou la création d'une JV. Cadence Design Systems était également cité comme candidat intéressé. Bentley Systems, basé en Pennsylvanie, est un éditeur de logiciels d'ingénierie de premier plan qui se concentre sur le marché AEC/O (architecture, ingénierie, construction et exploitation), avec une empreinte particulièrement forte sur le marché des infrastructures (notamment les travaux publics tels que les routes, les chemins de fer, les ponts, les aéroports, ainsi que les services publics, etc.).

Oddo BHF estime qu'un rapprochement avec le groupe français aurait beaucoup de sens d'un point de vue stratégique et compléterait bien les activités de Schneider Electric dans le domaine des logiciels. 55% du chiffre d'affaires de la firme américaine est généré en Amérique, 30% en EMEA et le reste provient de l'APAC. Bentley Systems a réalisé un CA de 1,2 Md$ en 2023 et une marge d'EBITA ajustée de 32%. Reste l'histoire du financement.

Bentley Systems se traite en effet sur un multiple VE/EBITDA de plus de 50x (capitalisation boursière), vs moins de 15x pour Schneider, souligne l'analyste. De plus, cela impliquerait, sur la base de ses calculs, un ratio dette nette/EBITDA de 3,3x, un niveau que Schneider n'est certainement pas prêt à atteindre (la CFO a toujours dit qu'elle voulait conserver une notation de crédit solide). Cela impliquerait certainement une augmentation de capital (d'un minimum de 5 MdE afin d'avoir un ratio maximum de 2,5x). Dès lors, le scénario d'un apport d'actif, comme celui qui a été réalisé avec Aveva (transfert de leurs propres actifs à la nouvelle entité, obtention d'une participation majoritaire et maintien de la cotation) serait l'idéal pour Schneider Electric et certainement salué par le marché (sortie de trésorerie limitée, bon moyen d'extraire la valeur de son activité software, pas de dilution sur les BPA).