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Jour de la Terre : que se passe-t-il avec l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050 ?

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À l’approche de la Journée de la Terre, le 22 avril, le monde tel que nous le connaissons est aux prises avec des problèmes d’émissions.

En 2023, les émissions mondiales de dioxyde de carbone liées à l’énergie ont augmenté de 1,1 %, ajoutant 410 millions de tonnes pour atteindre un nouveau sommet de 37,4 milliards de tonnes, selon des données récentes de l’Agence internationale de l’énergie.

Cette hausse fait suite à une augmentation de 490 millions de tonnes en 2022, ce qui indique une dépendance mondiale continue aux combustibles fossiles, en particulier au charbon, qui était responsable de plus de 65 % de l’augmentation de l’année dernière.

Que signifie le zéro net ?

Le zéro net fait référence à l’équilibre atteint lorsque la quantité d’émissions de carbone rejetées dans l’atmosphère est égale à la quantité séquestrée ou compensée.

Cela signifie réduire considérablement les émissions à un niveau négligeable qui peut être absorbé naturellement par la terre ou par des solutions technologiques, ne laissant aucune émission nette dans l’atmosphère.

Pourquoi le zéro net est-il important ?

La science du climat souligne l’urgence de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels afin de prévenir les effets les plus catastrophiques du changement climatique.

La planète étant déjà environ 1,1 °C plus chaude qu’à la fin des années 1800, la fenêtre pour agir se ferme rapidement.

Atteindre zéro émission nette d’ici 2050 est essentiel pour atteindre cet objectif, ce qui nécessite une réduction des émissions de 45 % d’ici 2030, comme le stipule l’Accord de Paris.

Comment parvenir à zéro émission nette ?

La transition vers un avenir carboneutre implique une refonte complète de la manière dont les sociétés produisent de l’énergie, gèrent leur consommation et organisent les transports.

Environ les trois quarts des émissions actuelles de gaz à effet de serre proviennent du secteur de l’énergie. Remplacer le charbon, le pétrole et le gaz par des sources d’énergie renouvelables comme l’éolien et le solaire est essentiel pour réduire les émissions.https://www.statista.com/statistics/276629/global-co2-emissions

Le mouvement vers zéro émission nette prend de l’ampleur à l’échelle mondiale, avec plus de 140 pays, dont de grands émetteurs comme les États-Unis, la Chine, l’Inde et l’UE, s’engageant à atteindre zéro émission nette.

Cet engagement s’étend également à plus de 9 000 entreprises, 1 000 villes, 1 000 établissements d’enseignement et 600 institutions financières qui ont rejoint la campagne Race to Zero, visant à réduire de moitié les émissions d’ici 2030.

S’assurer que les engagements mènent à l’action

La prolifération des engagements en faveur de la carboneutralité a conduit à la création de diverses normes pour garantir que ces engagements sont solides et réalisables.

En mars 2022, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a créé un groupe d’experts de haut niveau sur les engagements des entités non étatiques en matière de carboneutralité, qui a présenté ses lignes directrices lors de la COP27 le 8 novembre 2022.

Ces recommandations visent à normaliser et à accélérer la mise en œuvre des engagements zéro émission nette à tous les niveaux.

Sommes-nous en bonne voie pour 2050 ?

Malgré ces efforts, la trajectoire actuelle est insuffisante.

Les plans climatiques nationaux regroupés des 195 signataires de l’Accord de Paris devraient entraîner une augmentation de près de 9 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010.

On est loin de l’appel à une réduction significative de l’Accord de Paris. Une action efficace nécessite que les principaux émetteurs augmentent leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) et adoptent des mesures immédiates et agressives pour réduire leurs émissions.

Dans les économies avancées, le PIB a augmenté de 1,7 % en 2023 tandis que les émissions ont chuté d’un remarquable 4,5 %, la baisse la plus importante observée en dehors d’une période de récession.

Les émissions de ces économies ont chuté de 520 millions de tonnes, revenant aux niveaux observés pour la dernière fois il y a cinquante ans. Ce déclin est en grande partie dû à des changements structurels tels qu’un fort déploiement d’énergies renouvelables et le passage du charbon au gaz aux États-Unis.

Des facteurs cycliques comme la baisse de la production industrielle dans certains pays et des conditions climatiques plus douces ont également contribué à cette tendance. En particulier, la demande de charbon dans les pays du G7 est revenue à des niveaux jamais vus depuis 1900 environ.

Tendances des émissions de la Chine et de l’Inde

La Chine, cependant, a vu ses émissions augmenter d’environ 565 millions de tonnes en 2023, soit la plus forte augmentation au monde, poursuivant ainsi sa tendance à une croissance économique à forte intensité d’émissions.

Malgré une mauvaise année pour l’énergie hydroélectrique, qui a contribué à un tiers de cette croissance, la Chine reste un leader mondial dans le développement des énergies propres.

Pendant ce temps, en Inde, la forte croissance du PIB a entraîné une augmentation des émissions de 190 millions de tonnes.

La faiblesse de la mousson a aggravé la situation en réduisant la production d’énergie hydroélectrique et en augmentant le recours à d’autres sources d’énergie, contribuant ainsi à environ un quart de l’augmentation totale des émissions de l’Inde.

Malgré cela, les émissions par habitant en Inde restent bien inférieures à la moyenne mondiale, tandis que les émissions par habitant de la Chine sont désormais 15 % supérieures à celles des économies avancées.