APRÈS LE SOMMET DES BRICS, LES MARCHÉS S’INQUIÈTENT1. Une démonstration de force symbolique mais pleine d’ambiguïté
Le sommet des BRICS de ce début juillet 2025, largement relayé par les médias, n’était pas qu’un simple rituel diplomatique. Derrière les images de sourires et d’embrassades, ce sont des messages très clairs que les grandes puissances émergentes Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, et désormais élargies à l’Iran, l’Égypte ou encore l’Arabie saoudite ont voulu envoyer à l’Occident : une volonté de remodeler l’ordre économique mondial, de peser davantage sur les décisions géopolitiques et de dé-dollariser progressivement leurs échanges commerciaux.
Mais ce qui intrigue les marchés, c’est le manque de clarté sur les moyens concrets : entre déclaration d’intention et mise en œuvre réelle, il y a souvent un grand écart. Les investisseurs, eux, n’aiment ni l’incertitude… ni les signaux de rupture.
2. Trump contre-attaque : le spectre des tarifs refait surface
À peine le sommet terminé, Donald Trump a réagi avec virulence. Dans un discours offensif, il a menacé de réinstaurer des droits de douane sur certains produits en provenance de pays membres des BRICS. Son message est clair : “L’Amérique d’abord” revient au cœur du jeu.
Le risque d’un retour des guerres commerciales pèse à nouveau sur les marchés. Le souvenir de la volatilité précédente est encore frais dans les mémoires.
3. Les investisseurs à la recherche de refuge : l’or et le dollar en ligne de mire
Comme souvent en période de tensions géopolitiques et commerciales, les opérateurs se ruent vers les valeurs refuges. L’or stagne au dessus d'un gros support institutionnel ce lundi matin juste sur 3300. Le dollar américain, malgré les critiques qu’il subit au sein des BRICS, reste paradoxalement une valeur refuge privilégiée.
En parallèle, les marchés obligataires montrent un regain d’appétit pour la dette américaine à court terme, tandis que les marchés actions sont en retrait, dans un climat d’attentisme généralisé. Les actifs émergents, quant à eux, sont sous pression.
Brics
La crise géopolitique propulsera-t-elle l'or à 6 000 $?Les forces mondiales convergent pour transformer l'or, actif refuge par excellence. Les analyses récentes suggèrent qu'une combinaison de tensions géopolitiques, de bouleversements macroéconomiques et d'une évolution de la psychologie des marchés pourrait propulser le prix de l'or vers des sommets inédits. Investisseurs et décideurs assistent à un changement de paradigme où les conflits internationaux et les choix stratégiques redéfinissent les bases de la finance mondiale.
L'instabilité géopolitique apparaît comme un moteur clé de la flambée de l'or. Entre les conflits persistants au Moyen-Orient et la menace d'une invasion chinoise de Taïwan, l'économie mondiale se reconfigure. La possible perturbation des chaînes d'approvisionnement en semi-conducteurs, combinée à l'intensification des tensions régionales, pousse les banques centrales et les investisseurs institutionnels à accumuler de l'or. Celui-ci est perçu comme un rempart contre l'incertitude et la perte de confiance dans les devises traditionnelles.
Les pressions macroéconomiques renforcent davantage l'attrait de l'or. L'inflation persistante, les baisses attendues des taux d'intérêt et l'affaiblissement du dollar créent un terrain propice à son ascension. À mesure que les banques centrales diversifient leurs réserves et que les nations ajustent leurs stratégies économiques, l'or devient un actif stratégique incontournable. Cette réorientation vers les métaux précieux reflète des changements profonds dans le commerce mondial, l'équilibre des pouvoirs et les politiques monétaires.
Dans cette dynamique en mutation, le franchissement du seuil des 6 000 $ l'once n'est pas une simple spéculation, mais le reflet de profondes transformations structurelles de l'économie mondiale. Pour les investisseurs et les professionnels de la finance, comprendre ces évolutions est crucial pour naviguer dans un futur où géopolitique et économie s'entrelacent. Le défi est désormais d'anticiper les conséquences de ces bouleversements et d'évaluer leur impact sur la préservation du patrimoine à l'échelle mondiale.

