Indices Europe
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CAC 40 : choc baissier terminé ?Depuis la fin du mois de septembre dernier, les marchés actions occidentaux (les places boursières chinoises et émergentes sont en tendance baissière depuis le mois de janvier 2018) sont entrés dans une phase de marché baissière qui a marqué un point bas à la fin du mois d’octobre, laissant une reprise fragile et faible se construire au mois de novembre, dans un contexte de volatilité encore élevé selon la mesure des indices de volatilité implicite du marché.
Toutes les classes d’actifs ont vu certains de leurs titres enregistrer une baisse à deux chiffres, les matières premières avec la chute de 20% du prix du pétrole, le marché actions avec la forte baisse des valeurs phares du Nasdaq (GAFAM), citons aussi Vallourec ou encore Renault parmi les valeurs françaises, des chutes à deux chiffres pour de nombreuses petites et moyennes valeurs (small & mid caps), les crypto-monnaies avec le décrochage en novembre du Bitcoin et du Ripple, le marché du crédit souverain avec la hausse des rendements obligataires de l’Italie… Ce ne sont ici que des exemples parmi d’autres, seul le marché des changes flottants (FOREX) semble avoir échappé à la hausse de la volatilité ces deux derniers mois.
Un phénomène de flight to quality s’est mis en place avec des capitaux qui se sont dirigés vers le monétaire, les contrats de taux longs des entreprises et des Etats les plus solides et dans une certaine mesure, vers les métaux précieux.
C’est un ensemble de facteurs fondamentaux, des thèmes d’inquiétude fondamentale non encore levés, qui a provoqué cette nervosité du marché, qui cherche difficilement à se stabiliser, voire à initier une reprise haussière depuis des niveaux de supports techniques de moyen terme sur les grands indices boursiers internationaux. Les indices boursiers n’existent que parce que des actions les composent et il est vrai que de nombreuses capitalisations boursières de premier rang sont à présent au contact de support dynamique haussier de moyen terme. Pour le moment, ces supports agissent favorablement, mais il faudra laver les principaux doutes fondamentaux que, d’une stabilisation, le marché reparte en hausse pour finir l’année sur un mois de décembre favorable.
Certains mettent en évidence le « rallye de fin d’année », il est vrai que la saisonnalité est statistiquement favorable à partir de cette période, mais au-delà du technique ou des statistiques, la décision sera faite par les fondamentaux.
Ces seuils techniques à ne pas rompre pour rebondir en fin d’année sont :
4900 points sur le CAC 40
2600 points sur le S&P500
6850 points sur le Nasdaq Composite (le baromètre d’attrait des capitaux pour les GAFAM)
CAC 40 : récurrence technique avec fin octobre dernier ?CAC 40 : récurrence technique avec fin octobre dernier ?
Ci-dessous, je vous propose un extrait d'une analyse que j'ai rédigée sur le site boursikoter ce lundi. Je vous remercie.
LES THEMES D’INQUIETUDE FONDAMENTALE POUR LE MARCHE – état des lieux
• Guerre commerciale Etats-Unis/Chine : L’affrontement commercial entre les Etats-Unis (première économie mondiale selon la masure du PIB) et la Chine (seconde économie mondiale) a débuté au début de l’année 2017 par la mise en place de barrières douanières par les Etats-Unis sur la plupart des produits importés de Chine vers les Etats-Unis, un régime d’importation source d’un fort déficit commercial américain. Cette mise en place de tarifs douaniers a eu pour effet de ralentir la croissance de l’économie chinoise, donc ses importations, qui sont un moteur essentiel de la croissance économique mondial (la Chine importe des matières premières des pays émergents et des produits manufacturés des économies occidentales). Le marché a besoin d’un dialogue Chine/Etats-Unis qui aboutisse à un accord commercial bilatéral et attend beaucoup de la réunion du G20 à la fin du mois de novembre. Il s’agit là du facteur fondamental majeur pour la suite de la tendance des marchés actions.
• Ralentissement économique au sein de la Zone Euro & résurgence de la crise de la dette souveraine : Au-delà du cycle économique de la Zone Euro qui ralentit, à la différence de l’économie des Etats-Unis encore en haut de cycle, le marché a souffert de la politique budgétaire annoncée par le nouveau gouvernement de l’Italie. Cela s’est traduit par une baisse du taux de change de l’euro-dollar de 1.18$ à 1.1216$ et représente un risque pour le crédit souverain de la Zone Euro (écartement du spread de taux longs souverains entre les Etats cœurs et l’Italie (+Espagne dans une moindre mesure). A cela vient s’ajouter la fin programmée du programme de Quantitative Easing (QE) de la Banque Centrale Européenne (BCE), prévue pour la fin du mois de décembre 2018. Le nouveau gouvernement italien ne semble pas prêt pour autant à se conformer aux exigences de la Commission Européenne sur ce thème du dérapage budgétaire.
• Pays émergents exposés au dollar us : Le cycle monétaire restrictif de la FED a pour première conséquence, l’appréciation du dollar us sur le marché des changes flottants (FOREX). La hausse du dollar us et de la courbe des taux américains mettent une haute pression négative sur les pays émergents fortement exposés à une dette publique en USD et à taux variable. C’est le cas de nombreux pays d’Amérique latine notamment.
• Cycle monétaire restrictif de la Réserve Fédérale (FED) : Selon le prix des contrats futurs négociés à la bourse de Chicago sur le taux d’intérêt des fed funds, la probabilité implicite que la FED relève une quatrième fois ses taux cette année, atteint les 66% pour la réunion monétaire du 18 décembre prochain. Cette probabilité a certes diminué avec les déclarations davantage neutres de Richard Clarida, le vice-président de la FED, mais le dollar us demeure en tendance haussière sur le Forex et a récemment inscrit un nouveau sommet annuel. Mais à court terme, le momentum de la hausse du dollar us recule, cela peut être un facteur de soutien pour le marché actions.
• Prix du pétrole : Le prix du pétrole, WTI et BRENT, est sous forte pression baissière depuis la fin du mois de septembre et le début du choc baissier qui a touché les actifs risqués en bourse. Mais le pétrole n’a pas bénéficié du rebond technique des actions début novembre, pire, le WTI et le Brent ont vu leur baisse gagner en vitesse. C’est un ensemble de raisons fondamentales qui agit à la baisse sur le cours de l’or noir, notamment le ralentissement de la croissance économique avéré au sein de la Zone Euro et en Chine, abaissant les perspectives de la demande, ainsi que la hausse conjointe de la production de nombreux pays de l’OPEP et des Etats-Unis sur les derniers mois. Cependant, le prix du brut US pourrait prochainement se stabiliser sur les 54$/55$, un niveau technique de portée moyen terme qui représente les plus hauts annuels de 2016/2017, dont le marché avait mis du temps à s’affranchir à la hausse.
• Valorisation du Nasdaq : Le compartiment technologique américain représente une des grandes bulles financières des dernières années, avec une valorisation des GAFAM qui dépasse la valorisation boursière de l’ensemble des valeurs du CAC40 ! La correction appuyée des dernières semaines est probablement une correction saine, nécessaire de longue date. Il y a aussi un lien avec les barrières douanières contre la Chine car de nombreuses sociétés technologiques américaines ont des fournisseurs en Chine. Il est impératif pour le marché actions international que les GAFAM et les semi-conducteurs parviennent à se stabiliser en bourse, pour l’état de confiance général vis-à-vis des actifs risqués.
• Brexit : La démission la semaine passée du ministre du Brexit et de 6 autres ministres et secrétaires d’Etat, a mis la pression sur l’accord trouvé entre Theresa May et l’Union Européenne. Le marché sera fixé lors des toutes prochaines semaines, avec un sommet extraordinaire de l’UE sur ce sujet le dimanche 25 novembre, ainsi qu’un vote décisif du Parlement britannique début décembre. La première ministre britannique devra aussi sortir vainqueur d’une motion de défiance établie contre elle par les frondeurs du parti Conservateur. Un nouveau référendum ou une victoire de May, seraient des facteurs politiques de soutien au marché actions.