Le café restera-t-il un luxe abordable ?Les prix mondiaux du café enregistrent une forte hausse, principalement en raison de contraintes d’approvisionnement sévères dans les principales régions productrices. Les conditions climatiques défavorables, notamment les sécheresses et les précipitations irrégulières liées au changement climatique, ont gravement affecté la capacité de production au Brésil, premier producteur d’arabica, et au Vietnam, principal fournisseur de robusta. Par conséquent, les prévisions de récolte sont revues à la baisse, les volumes d’exportation diminuent, et les inquiétudes concernant les futures récoltes s’intensifient, ce qui exerce une pression directe à la hausse sur les prix mondiaux des grains d’arabica et de robusta.
À cela s’ajoutent des dynamiques de marché instables et des perspectives contradictoires. Alors que les stocks de robusta se sont récemment contractés, ceux d’arabica ont temporairement augmenté, envoyant des signaux divergents. Les données d’exportation manquent de cohérence, et les prévisions du marché divergent fortement : certains analystes anticipent des déficits croissants et des stocks historiquement bas, en particulier pour l’arabica, tandis que d’autres prévoient des excédents à venir. Des facteurs géopolitiques, tels que les tensions commerciales et les droits de douane, compliquent encore davantage la situation, en influençant les coûts et en risquant de freiner la demande des consommateurs.
Ces pressions convergentes se traduisent par une hausse directe des coûts opérationnels pour les entreprises tout au long de la chaîne de valeur du café. Les torréfacteurs font face à un doublement du prix des grains verts, ce qui contraint les cafés à augmenter le prix des boissons pour rester viables, malgré des marges déjà faibles. Cette augmentation continue des coûts influence le comportement des consommateurs, qui pourraient opter pour un café de moindre qualité, réduisant ainsi les primes dont bénéficiaient jusqu’alors les producteurs de café de spécialité. Le secteur est confronté à une grande incertitude, craignant que ces prix élevés ne deviennent la nouvelle norme, loin d’être un simple pic temporaire.
