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Les actionnaires d'Euronext rejettent la rémunération des dirigeants lors d'un vote non contraignant

Les actionnaires de l'opérateur boursier paneuropéen Euronext ont rejeté mercredi la rémunération des dirigeants du groupe au titre de l'année 2023 lors d'un vote non contraignant au cours de l'assemblée générale aux Pays-Bas, où le siège social du groupe se situe.

L'opposition s'est portée spécifiquement sur une rémunération exceptionnelle accordée au directeur général, Stéphane Boujnah, et au directeur des opérations, Manuel Bento, sur laquelle les actionnaires auraient préféré pouvoir se prononcer dans une résolution distincte, selon Gerben Everts, à la tête de la Dutch Association of Stockholders (VEB), qui a interpelé les administrateurs du groupe.

Concernant la répartition des votes, "les chiffres sont publiés quelques jours après l'assemblée générale des actionnaires", précise Euronext.

Conformément à la loi néerlandaise, le vote sur la rémunération est consultatif. Les dirigeants d'Euronext devraient donc bénéficier de la rémunération prévue, malgré l'opposition des actionnaires.

"Euronext mène un dialogue actif et régulier avec ses actionnaires ainsi qu'avec les associations représentantes des actionnaires, notamment hollandaises, tout au long de l'année", a réagi le groupe auprès de l'AFP.

"La résolution présentée ce jour était un vote consultatif. Une nouvelle politique de rémunération sera soumise à l'approbation des actionnaires lors de la prochaine assemblée générale", selon Euronext.

Les actionnaires reprochent l'octroi d'une rémunération variable qui pourrait représenter, si différentes conditions sont remplies, jusqu'à 150% du salaire fixe annuel pour Stéphane Boujnah et de 50 à 75% du salaire fixe annuel de Manuel Bento.

"À notre avis, cette attribution discrétionnaire n'est pas nécessaire, mal justifiée et inappropriée", a reproché Gerben Everts.

Nathalie Rachou, membre du conseil de surveillance d'Euronext en charge des questions de rémunération, a défendu lors de l'assemblée générale une décision "conforme à la loi" aux Pays-Bas, "qui permet l'octroi de rémunération exceptionnelle".

C'est aussi une manière de "retenir" Stéphane Boujnah et Manuel Bento, a-t-elle poursuivi.

"Je ne suis pas en mesure de commenter les offres qu'ils auraient pu recevoir à un moment donné. Mais le comité de rémunération et le conseil de surveillance dans son ensemble sont tout à fait conscients de ces pressions et de ces offres possibles", a-t-elle ajouté.

A la Bourse de Paris, l'action d'Euronext bondissait de 4,50% à 88,10 euros dans un marché stable vers 15H25. Mardi soir, le groupe a publié un chiffre d'affaires record et au-dessus du consensus des analystes sondés par Bloomberg.